La vie professionnelle des jeunes diplômés dans le privé.
Eveil des consciencesPublié le 20/08/2022
J’avais 150.000 FCFA/mois à la signature de mon premier contrat et je n’avais pas encore mon diplôme de Licence.
Depuis lors, beaucoup de choses se sont passées.
Vous l’aurez compris, nous parlerons aujourd’hui d’un sujet tabou, la rémunération dans le privé en particulier et plus globalement la vie professionnelle des jeunes diplômés dans le privé.
Déjà, je tiens à vous mettre en garde :
Cet article n’est pas visé ;
Les données qui y seront mentionnées n’ont aucune source officielle, mais relèvent d’observations personnelles ;
Beaucoup de second degré.
Au moment où j’écris ce texte, nous rentrons dans les premières heures du dimanche donc il se peut qu’il y ait des sauts de mots, mais j’aime à croire que nous sommes plus inspirés en ces moments.
« Tu gagnes combien par mois ? »
C’est une question, que vous avez déjà adressée, ou peut-être que vous-même en êtes souvent l’auteur.
Il faut dire que me concernant, j’ai toujours eu du mal à avoir une réponse exacte à cette question. Souvent, il est plus facile d’avoir plus d’informations sur la vie intime d’un collègue que sur son salaire. Va savoir pourquoi ?
Si le sujet semble tabou, ce n’est pas le cas dans tous les pays comme en Inde, où les Indiens n’éprouvent aucune gêne par rapport à l’argent et à la richesse en général.
Mais revenons au Burkina, à Ouagadougou et plus précisément dans le domaine IT.
Contrairement au sens commun, il existe de nombreuses opportunités (offres d’emplois, etc.) pour les jeunes diplômés dans le domaine du IT. Nous ne cesserons d’être reconnaissants pour cela.
Si je devais décrire les étapes qui ont régi et continuent de régir ma très courte carrière et sans doute la carrière d’autres personnes, je dirai ceci :
Curiosité : vous rentrez dans le milieu professionnel avec pour première motivation la curiosité. Intriguez de savoir comment cela se pense réellement en entreprise. Quittez les bancs et allez dans des bureaux ou un Open Space, côtoyer un RH, un comptable, un DG, assistez à des réunions, etc. Bref un monde nouveau.
Finance : si la curiosité est la première étape, il faut dire qu’après une année ou peut être moins, l’argent commence à prendre de l’importance. En même temps, quand tu quittes de 0 F comme revenu ou au mieux de l’argent de poche, à un salaire, la transition est choquante. Au début tu te considères comme privilégié, ensuite, tu commences à voir apparaître des charges, voir inventer des dépenses (c’est drôle.) et enfin, tu te rends compte que ce que tu gagnes coince un peu avec tes nouvelles réalités.
Ambition : les IT sont souvent des personnes qui veulent être challengées, responsabilisées, se sentir acteur ou au centre d’un grand projet, ou encore qui veulent côtoyer de très grandes entreprises. Ce moment où tu veux sentir que ton travail est impactant dans la vie de très nombreuses personnes et que tu joues un rôle important dans l’entreprise de par ton travail.
Stabilité : cette étape ou le travail n’est plus ta principale préoccupation, mais la construction de ta petite famille. Le seul rapport avec le travail, c’est de bien le faire sans plus et de percevoir ton salaire.
Pour ma part, on peut s’arrêter à ces étapes pour le moment.
Vous ne le savez sans doute pas, mais les personnes évoluant dans le IT sont considérées comme des « vagabonds » ou « oiseaux migrateurs », car elles passent très souvent d’une entreprise à l’autre. Et cela est un véritable problème pour les dirigeants de ces entreprises. Déjà, ces derniers se plaignent du fait qu’ils aient du mal à trouver des cadres compétents et si en plus ceux qu’ils trouvent sont en constante mobilité, les activités de l’entreprise seront grandement impactées.
Il ne fait aucun doute que la stabilité d’une équipe est primordiale pour la bonne conduite d’un projet. C’est d’autant plus éloquent que souvent, il est plus facile de reprendre un projet que de le poursuivre (surtout dans le monde de la programmation).
Alors sachant tout cela, pourquoi les entreprises rencontrent toujours ces problèmes ? Maintenir les équipes durablement dans une entreprise…
Il faut dire que, malheureusement certains dirigeants mettent en avant les questions de rémunération, ce qui est une erreur manifeste à mon sens. Comme mentionné plus haut, la rémunération fait partie d’une étape et ne constitue pas toutes les étapes.
Les dirigeants des entreprises gagneraient à identifier l’étape dans laquelle chaque employé se trouve et y faire des propositions adéquates. Très souvent, ces derniers ne s’intéressent pas du tout au projet de vie des employés ou encore à leurs aspirations profondes. C’est donc normal que ces derniers volent vers d’autres horizons s’ils en ont l’occasion.
Et s’il y a une chose qui est négligée, mais qui peut être importante, à la fois pour l’entreprise et l’employé, c’est permettre aux salariés de participer au capital de l’entreprise dans laquelle ils travaillent.
En tant que salarié, actionnaire, les intérêts de votre entreprise deviennent aussi les vôtres, vous êtes plus investi et plus motivé pour la développer, améliorer ses process ou faire évoluer sa stratégie puisque vous en possédez une partie.
On est encore loin de cette approche dans le milieu professionnel au Burkina, mais les choses changent progressivement.
En espérant que cet article vous a été utile.
Et vous ? Quel est votre point de vue sur ces questions ?
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